Surrealist poet Henri Michaux |
SEIZE THE LANDSCAPE
They say that in most people who watch a landscape a
capsule is formed. This capsule is not as small as
one thinks.
This capsule is the
medium between the landscape and the observer.
If the observer were able to uproot this capsule and carry it off, he
would be incommensurably happy, he would capture paradise on earth.
But an extreme
delicacy is required, a prodigious force and knowledge of what one is
doing. It’s like pulling up a tree in
one yank with all its roots intact. The
little smart alecks who are using, just about everywhere, their mnemonic techniques, graphic representations, comparisons, analyses, and brutalities on the
observed material, not only don’t know what I’m talking about, but they
absolutely cannot recognize the marvelous and almost infantine simplicity of
this operation that brings you, quite simply, to the threshold of ecstasy.
Translated by D. L. Sweet
EMPOIGNER LE PAYSAGE
Il se forme, disent-ils, en la plupart des gens qui regardent un paysage, une capsule. Cette capsule n’est pas si petite qu’on croit.
Cette capsule est le medium entre le paysage et le contempleur. Si le contempleur pouvait arracher cette capsule et l’emporter, il serait heureux incommensurablement, il conquerrait le paradis sur terre.
Mais il y faut un delicatesse extreme, une force prodigieuse et savoir ce qu’on fait. C’est comme arracher d’un coup un arbre avec toutes ces racines. Les petits malins que usent un peu partout de moyens mnémotechniques, de representations graphiques, de comparaisons, d’analyses et de brutalités sur la matière observée, non seulement ne savent pas de quoi je viens de parler, mais ils ne peuvent absolument se rendre compte de la simplicité merveilleuse et presque enfantine de cette operation qui vous mène simplement au seuil de l’extase.
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